page 1 - 2 - 3 - 4 - 5 -


Malgré les avatars subis par les pastels ayant traversé plusieurs siècles, exposés dans des époques où les châteaux et les demeures étaient mal chauffés, perdus, oubliés dans des greniers, vendus et revendus, transportés dans des chariots cahotants sur des routes épouvantables à travers toute l'Europe, ou aux Amériques dans les soutes des navires à voiles, leurs couleurs sont arrivées jusqu'à nous sans perdre de leur fraîcheur.
Seuls l'humidité qui provoque des moisissures aux supports (papiers, toiles, etc.), les vibrations intempestives, les frottements accidentels sont à craindre.
Le Pastel dessin ou peinture ?
Au tout début du Pastel, celui-ci était utilisé pour colorer des dessins aux crayons ( sanguine, pierre noire,) dans les premières années du XVI° siècle.
Mais au fur et à mesure de ses perfectionnements, des portraitistes comme Daniel Dumonstier, 1574-1646), Simon Vouet 1590-1649) sous Luis XIII, hissent l'art du pastel à une véritable peinture.
Les peintres estompent leurs dessins, le trait disparaît, l'œuvre devient une peinture. Nicolas Dumonstier (1612-1667) est le premier peintre reçu par l'Académie Royale de Peinture et Sculpture au titre de "peintre en pastel". ( 31 mars 1663)
Mais il devient une véritable peinture avec Joseph Vivien (1657-1734) qui exécute ses oeuvres entièrement au pastel. Ses portraits en pied, "grands comme nature.. .faisaient douter s fils étaient peints à l'huile ou au pastel"...reçu lui aussi comme "peintre au pastel" par l'Académie Royale.
Le pastel est alors reconnu comme une véritable peinture en France.
 
 Futile Concurrence
De tous temps l'art du Pastel à eu ses partisans et ses détracteurs, les uns prônant sa durée, les autres sa fragilité. Monsieur R.D.R... écrivait une lettre il y a trois cents ans, en 1747, qui se révèle des plus vraie aujourd'hui : ... "J'ose dire hardiment que les portraits de Monsieur de La Tour ont un avantage considérable sur ceux qui sont peints à l'huile. C'est qu'ils ne changeront pas ! L'huile noircit avec le temps et ternit les plus belles couleurs...Le Pastel couvert d'une glace brave les injures de l'air, il est invariable "...
Jacques Lacombe lui répond à l'occasion du Salon de 1753 :
... "le pastel a toujours une crudité, une poussière farineuse, une touche dure et désagréable... la glace déguise ses défauts, et n 'empêche pas que le grain du crayon ne se détache par la suite et que la Heur de la peinture ne disparaisse peu à peu. C'est sans doute M. de la Tour qui a beaucoup contribué à établir cette mode dominante "...
L'immense succès du Pastel au XVIIIe siècle alarme les peintres à l'huile, l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture les protège, exige des pastellistes qu'ils présentent une oeuvre à l'huile pour y être admis.
Les détracteurs se sont trompés sur la fragilité du pastel, même Diderot, pourtant inconditionnel de La Tour, plus de 3 siècles se sont écoulés et, comme le dit Paul Ratouis de Limay... "Le vieux Saturne les a presque tous respectés, nous pouvons admirer et la fraîcheur et l'éclat, et les lumineuses couleurs qui sont celles de la vie "..
________________________________________________

Jean-Pierre Mérat, Président de la Sté des Pastellistes de France Juillet 2003
Sources : Paul Ratouis de Limay - le Pastel en France au XVII1° siècle Editions Baudinières - Paris
 
page 1 - 2 - 3 - 4 - 5 -

Catégorie : -
Précédent  
  Suivant

  
Vous êtes ici :   Accueil » Technique du pastel (page5)

© Asselineau Lionel maître pastelliste
- Tous droits réservés - Reproduction interdite -